I am falling, I am fading...

Les années passent, et les anniversaires s’accumulent. Nombreuses sont les séries de notre catalogue qui atteignent désormais des âges vénérables. Certaines sont devenues légendaires, comme Evangelion, Cowboy Bebop, Escaflowne… d’autres sont tombées dans l’oubli: Nazca, Nanako, Aika…  Toutes ont gardé une place dans notre histoire.

Certaines ont souffert du passage du temps, parfois pour leur pertinence, ou simplement par l’évolution des techniques. D’autres ont, au contraire, démontré leur avant-gardisme et se sont affranchies sans difficulté des contraintes de leur époque.

Serial Experiments Lain est de celles-là.

En revoyant cette série, restée unique dans le vaste univers de l’animation nippone, pour préparer sa version haute définition, on n’a pu que s’émerveiller de la clairvoyance de ses créateurs. Revoir Lain vingt ans après sa création, c’est difficilement un retour en arrière tant la série semble s’inscrire dans notre quotidien.

Si l’animation conserve les limitations de l’époque, si le trait garde évidemment la touche et le style de son temps, le travail titanesque de remastérisation (à partir d’un mélange unique d’éléments sur pellicule, numériques etc) quant à lui, permet de revoir cette série culte dans une qualité inégalée et inégalable. C’est un bonheur de voir défiler les layers avec une clarté et une finition parfaites. Et c’est quelque part effrayant de constater comme notre monde ressemble chaque jour davantage à celui de Lain.

En 1998, lorsque nous avions craqué pour cette série, personne parmi nos partenaires européens n’y croyait. Aucun ne voulait la distribuer. Trop étrange. Trop complexe. Trop contemplative. Trop intellectuelle. Trop hermétique. Même discours chez les diffuseurs. Et pourtant…

Forts de cette conviction intérieure que, tôt ou tard, ils seraient forcés de se rendre à l’évidente fascination de ce que tous appelaient l’OVNI, nous nous résolûmes à en acquérir, seuls et un peu inquiets, les droits européens: France, Italie, Espagne, Allemagne, Portugal… Il fallut ensuite, par un travail de conviction, briser les à priori de nos partenaires et de nos clients. Pour enfin assurer à Lain sa place dans le panthéon de la Japanime.

Mais comme nous, le regard acéré de Gérard Delorme (que nous saluons au passage) dans Première, ne s’était pas trompé, qui venait, à peine quelques années plus tard en 2003, confirmer notre premier instinct: cette série a du génie.

Sous la direction de Ryutaro Nakamura, le script de Chiaki J. Konaka donnait un destin aux dessins de Yoshitoshi ABe, et tous insufflaient la vie à ce projet de Yasuyuki Ueda. Projet en lequel les producteurs Akihiro Kawamura et Taro Maki de Pioneer LDC Japan avaient cru. Avec raison, même si, comme bien d’autres, ils ont pu douter.

A la lecture des pages du livret consacrées au travail de remastérisation, l’attachement du réalisateur et de M. Ueda à cette série transparaît sans difficulté. Et sans cet amour inconditionnel pour celle qui avait tout de la petite dernière sans avenir, nul doute que le labour of love de cette remastérisation spectaculaire n’aurait jamais été possible. Qu’ils en soient remerciés.

Voilà donc Lain qui s’embarque désormais pour une nouvelle étape de son existence, sur un nouveau support, avec à la fois le charme de ses années et la force d’une nouvelle jeunesse. En sortant ce petit collector blu-ray, agrémenté d’un vaste livret reprenant les designs préparatoires de la série, nous avons un pincement au cœur pour Ryutaro Nakamura, qui nous a quittés presque jour pour jour, le 29 juin 2013. Au revoir, Sensei.

Close one World, Open the Next...

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